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Le premier réseau mobile a vu le jour il y a plus de 40 ans. Si à l'époque, passer un appel avec un téléphone sans fil relevait déjà d’un miracle – et ce malgré le manque de fiabilité des télécommunications et un côté pratique critiquable –, depuis le monde dans lequel nous vivons a fait un énorme bond en avant, un scénario digne des meilleurs films de science-fiction !
Voici une rétrospective des principales évolutions des réseaux mobiles en Suisse, du premier réseau digital GSM, à l’internet des objets (iOT) à aux communications de machine à machine (M2M).
Les débuts de la téléphonie mobile en Suisse : la 1G
L'histoire de la téléphonie mobile en Suisse prend racine avec le réseau mobile de première génération la 1G. Ces réseaux – analogiques – introduits au Japon en 1979 puis un peu partout dans le monde au début des années 1980 ont marqué les prémices de la communication mobile.
Bien que révolutionnaire et faisant de l’ombre aux cabines téléphoniques – en 1985, la Suisse comptait près de 40 000 cabines téléphoniques – la 1G était limitée en matière de couverture réseau et la qualité sonore des appels laissait fortement à désirer.
Le taux de pénétration du marché de la téléphonie mobile était encore assez faible, notamment pour des questions de coût – à l’époque on est bien loin des abonnements à une trentaine de francs par mois – et les téléphones portables n’étaient pas vraiment « portables ».
Néanmoins la 1G rencontrait déjà un franc succès auprès des entreprises, et ce, malgré une vitesse de seulement 4 kB/s et comme seule fonctionnalité la possibilité de passer des appels vocaux sans fil.
L’ère de la 2G et l’avènement du GSM
En 1993, la Suisse franchit une étape majeure avec la commercialisation de la 2G, soit quelques mois seulement après le lancement du réseau Itineris en France, par France Télécom. Cette nouvelle génération de réseau mobile est basée sur la technologie Global System for Mobile Communications (GSM). Si un groupe de travail avait été constitué en 1982 par la Conférence européenne des administrations des postes et télécommunications, il a fallu attendre une dizaine d’années pour son développement et pouvoir profiter d’un système ayant amélioré significativement la qualité des communications.
Outre les appels vocaux sans fil, la 2G a introduit la possibilité d’envoyer des messages textuels : « Short Message Service » (SMS) et messages multimédias : « Multimedia Messaging Service » MMS, révolutionnant la manière de communiquer des Suisses. La 2G a également posé les bases des premières données mobiles, bien que limitées en vitesse et en volume.
Si en 1990 en seuls 2 % des suisses possédaient un téléphone portable, l’arrivée du premier natel digital sur le marché, le « Natel D » bien plus compact et bien plus avancé en matière de technologie que son ancêtre le « Natel A » (source : Lenouvelliste.ch) avec son poids de 20 kg et ses communications limitées à 3 minutes a permis un pas en avant pour les Suisses et leur rapport à la téléphonie mobile !
Le tournant de la 3G et les prémices de l’internet mobile
L'arrivée de la 3G en 2004 en Suisse a été une véritable révolution et a marqué les prémices de la démocratisation de l’internet mobile. Si on est encore bien loin des smartphones modernes d’aujourd’hui, la sortie du premier téléphone portable 3G, le Nokia 6650 équipé d’un appareil photo de 0,3 mégapixel, était déjà une prouesse technique, même si le réseau mobile de 3e génération ne s’est popularisé auprès du grand public que des années plus tard.
À titre d’exemple, en 2007, le premier iPhone : l’iPhone 2G n’intégrait pas un accès au réseau mobile 3G, contrairement à ce que l’on pourrait penser. Pour ce faire, il a fallu attendre le modèle suivant, l’iPhone 3G sorti un an après.
Malgré un démarrage difficile, le réseau mobile 3G a ouvert la voie à un nouveau mode de consommation de l’internet mobile. En effet, avec une vitesse pouvant atteindre les 1,9 Mbit/s, c’est-à-dire 5 fois plus rapide que la 2G, il a popularisé au fil des ans l’accès aux réseaux sociaux, le streaming vidéo – très limité cependant à l’époque et YouTube n’a vu le jour qu’en 2005 – la navigation web, transformant ainsi les téléphones mobiles en un véritable outil multimédia.
La 4G et l’ère de l’internet mobile haut débit
Le lancement de la 4G en 2012 a marqué le début d'une nouvelle ère. Avec un débit nettement supérieur à celui de la 3G – un débit maximum théorique de 150 Mb/s –, la 4G a permis une expérience utilisateur sans précédent. Elle a notamment rendu les jeux en ligne accessibles sur mobile, un domaine auparavant dominé par les PC et les consoles, tout en améliorant considérablement la qualité des appels vidéo.
Grâce à la 4G, le natel est définitivement devenu un outil de travail, facilitant notamment l’accès au cloud, la fiabilité des réunions virtuelles, et plus généralement le transfert de données. Elle a aussi permis le développement du e-commerce mobile, tout en améliorant l’accès aux services publics en ligne. Forcémment, l'offre des abonnements mobiles s'est adaptée, proposant encore et toujours plus de données mobiles incluses.
Et c’est sans compter les évolutions rendues possibles sur le plan du divertissement popularisant ainsi les applications mobiles de streaming à l’instar de Netflix ou d’Amazon Prime Video.
La 4G a également permis l’avènement des tablettes Android et Apple, volant ainsi quelque peu la vedette aux ordinateurs portables, quels qu’ils soient.
Si en novembre 2012, Swisscom avait lancé la 4G dans près d’une trentaine de grandes villes de stations de sports d’hiver, en juin 2013, 10 villes supplémentaires étaient raccordées au réseau et fin 2013, plus de 71 % du territoire était couvert, y compris certaines zones rurales. Un développement ultra-rapide comparé à celui du réseau 3G et réduisant drastiquement la fracture numérique en Suisse et le nombre de zones blanches.
Mais le progrès ne s’est pas arrêté en si bon chemin !
L’apparition du réseau mobile 5G
En 2019, la Suisse a franchi un nouveau cap avec le déploiement de la 5G. Si la 4G permettait déjà de répondre à la plupart des besoins, aussi bien professionnels que personnels outrepassant la simple fonctionnalité de divertissement, le réseau mobile 5G a dépassé toutes les attentes.
Grâce à une vitesse maximale théorique de 10 Gb/s – toutefois la plupart des opérateurs brident la vitesse à 2 Gb/s max –, le réseau mobile 5G permet désormais d’aller encore plus loin, notamment dans le domaine de la réalité augmentée ou dans le domaine de la réalité virtuelle. Elle permet également le développement de l'internet des objets (IoT) que ce soit en matière de domotique (volets connectés, alarmes, éclairages, home cinéma, robots aspirateurs, etc.), de sport (montres connectées, machines, outil de suivi de performances), dans la mode – même si l’internet des objets en est à ses prémices dans la mode, il existe un maillot de bain « connecté » (source : Lesnumeriques.com) avec une fonction qui vous rappelle quand mettre de la crème solaire –, la mobilité, etc.
La 5G est une technologie de pointe avec des vitesses de connexion ultra rapides, une latence quasi inexistante et la capacité de connecter un grand nombre d'appareils simultanément. Elle est aussi très utilisée dans le domaine de la médecine, qu’il s’agisse de téléconsultation ou de chirurgie – grâce à la 5G et à l’intelligence artificielle, il est désormais possible de monitorer 24/7 un patient en convalescence.
La 6G : une nouvelle résolution en perspective ?
Si la 5G est déjà très employée dans l’internet des objets, la consommation de datas chez les particuliers tout comme chez les professionnels continue de grimper en flèche. Motivée par des projets de villes connectées, de voitures autonomes, d'usines automatisées, la 6G commence déjà à faire parler d’elle.
Si aucune date de sortie officielle ni de disponibilité au grand public n’est pour l’instant communiquée – tout au plus on sait que cette future génération de réseau mobile est attendue pour 2030 –, la 6G permettrait à la fois de continuer les progrès dans la médecine connectée en mettant en place par exemple une surveillance 27/7 de nos constantes de santé, dans l’intelligence artificielle, mais aussi dans la réalité virtuelle proposant des expériences encore plus immersives, voire sensorielles.
Ce n’est pas tout, elle serait aussi utile dans les communications de machine à machine (M2M) qui ne tendront qu’à se démocratiser. Le réseau mobile 6G pourrait également jouer un rôle dans la protection de l’environnement en améliorant la gestion de ressources naturelles ou permettre une surveillance en temps réel des changements climatiques… rendant ainsi notre monde encore plus connecté.
Il reste à savoir si c’est une bonne chose… Eh bien comme pour tout, il y a des arguments « pour » et des arguments « contre ». Le progrès c’est bien, tant que c’est à bon escient !
Rédigé par Pierre Devost Auger
Publié le: 2023-11-12
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